Elections régionales 2010 * Royal Sarkozy * Ségolène Royal * Nicolas Sarkozy * Les programmes politiques des candidats * Sondages autour du second tour * PS / UMP * Match Royal / Sarkozy : ils en parlent * Royal Sarkozy point free point fr ? * Vos réactions * Contact * Liens officiels des partis politiques en lice * Royal.Sarkozy.free.fr
En cette nuit suivant le débat qui vient de confronter les deux visions politiques des candidats à l'élection présidentielle Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, les réactions semblent globalement positives quant à ce type de débat d'un genre moderne, et qui semble avoir rassuré les partisans des deux partis invités à l'émission spéciale de la rédaction du journal "Soir 3" (France 3).
Pas de grosse surprise ni de faux-pas magistral, mais la confirmation que le candidat Nicolas Sarkozy sait débattre avec une aisance évidente, et que la candidate Ségolène Royale sait de son côté se montrer offensive et défendre son pacte présidentiel avec une conviction et une pugnacité tout à son honneur.
La même candidate parlait avant de ce 2 mai 2007 de ce débat et de l'opportunité qu'il offrirait à l'ensemble des citoyens de voir se confronter non seulement les idées politiques mais également les personnalités des candidats du second tour, et c'est bien ce qui s'est produit. Sur le déroulé du débat animé par Patrick Poivre d'Arvor et Arlette Chabot, le candidat Sarkozy a fait preuve de pragmatisme en fondant sa stratégie sur des points concrets, présentés comme des faits dont l'exécution et la mise en application ne faisaient pas de doutes (Refus catégorique de l'entrée de la Turquie dans l'Europe, financement de la retraite grâce au maintien de la loi Fillon, absorption de la dette par le non-remplacement des fonctionnaires qui vont partir (pyramide des âges - papy boom oblige) à la retraite, à l'exonération des charges sur les heures supplémentaires, etc), et en appuyant voire martelant ses questions sur les solutions proposées par le Parti Socialiste pour faire face aux mêmes maux, acculant la candidate Ségolène Royal au recours d'une méthode plusieurs fois citée au cours du débat (la concertation avec les partenaires sociaux), mais avec assez peu de conviction. Ce faisant l'homme de l'UMP a ainsi capitalisé sur les points faibles pointés du doigt dès le début de cette campagne électorale : les solutions économiques proposées par le PS.
Ségolène Royale a fait preuve d'une vision qui semble plus cohérente et construite de ce qu'elle et son gouvernement entendent faire si elle accédait à la plus haute fonction de l'Etat, avec une appréciation plus globale, complète (et peut-être toute féminine aussi ?), plus pondérée (par oppposition, sa prestation n'avançant que peu de mesures concrètes, à l'opposé des "solutions clé en main" proposées par Nicolas Sarkozy sur des sujets certes concrets mais pas toujours révélateurs d'une volonté politique d'envergure et sur du "moyen terme".). On retrouve donc bien là toute l'essence des candidats et de leurs sloggans "désirs d'avenir" et "ensemble, tout devient possible", l'une étant plus dans la projection et le volontarisme, l'autre dans le concret.
Si les deux candidats ont voulu se positionner sur le thème de l'action, du changement, de la dynamique, Nicolas Sarkozy était bien évidemment pénalisé par son bilan en tant que Ministre de l'Intérieur, mais le rappel des propositions du programme de l'UMP, en axant son discours sur des termes et des valeurs maintes fois répétées au cours de sa campagne, lui a sans doute permis d'asseoir sa présidentiabilité, en face d'une Ségolène Royale moins bonne communiquante (c'est plutôt un compliment) qui a toutefois su ouvrir le débat sur les valeurs de concertation, de solidarité, d'aide aux pays en voie de développement, d'écologie...
Les deux candidats ont su faire preuve d'adaptabilité, Ségolène Royal assurant que la réforme des régimes spéciaux serait conduite, Nicolas Sarkozy que la régularisation des femmes sans papier de l'association Coeur de femmes sera faite. Par rapport aux positions des partis qu'ils représentent, les candidats ont ainsi fait preuve d'ouverture, même si de ce côté c'est Ségolène Royal qui gagne haut la main, handicapée (!) dans le jeu par un Parti Socialiste aux fondations centenaires, et aux positions jusque-là bien ancrées dans une tradition conservatrice. Elle a représentée avec brio ce soir un Parti Socialiste moderne, conscient et lucide sur les questions des enjeux économiques de la mondialisation et de la politique européenne.
Clignant de l'oeil du côté de l'UDF (bientôt Parti Démocrate ?) sur la question de la réforme des institutions avec la nécessité d'établir une 6ème République, Ségolène Royal s'est montré néanmoins plus discrète que Nicolas Sarkozy qui s'est appuyé sur le ralliement à la cause de l'Union du Mouvement Populaire de 21 députés UDF (soit largement plus que la majorité) pour confirmer son invitation aux électeurs de François Bayrou.
Coté erreurs, les deux candidats ont commis des fautes sur les chiffres ou certains dossiers (dont la question du nucléaire, l'EPR (réacteur nucléaire de 3ème génération) étant au stade de construction primaire en Finlande par Bouygues et Areva; ou encore la question du finacement des retraites par la loi Fillon qui n'est pas un problème réglé jusqu'en 2020 comme assuré par le candidat Sarkozy puisque la loi de 2003 prévoit une concertation entre les partenaires sociaux en 2008, cf. le texte de loi Fillon du Journal Officiel, article 113 notemment), la balle au centre.
L'analyse du débat "à chaud" sur l'émission spéciale animée par Louis Laforge et Jean-Michel Blier a donc permis de conforter chaque camp, avec une reconnaissance de la part des partisans de Nicolas Sarkozy présents sur le plateau (Thierry Saussez - spin doctor conseiller en communication institutionnelle et politique, David Douillet - sportif médaillé olympique, Jean d'Ormesson - écrivain, Nicolas Baverez - essayiste économique entre autres) de la bonne prestation de Ségolène Royale.
De l'autre côté, Stéphane Fouks - publicitaire Euro RSCG, Jeanne Balibar - artiste, Thomas Piketty - Directeur d'études à l'EHESS , et Dominique de Montvalon ont pu contrebalancer le fait que les français (un argument avancé par David Douillet) seraient sans doute plus réceptifs aux réponses claires et nettes fournies par le candidat Sarkozy, et Jeanne Balibar n'aura pas été de trop pour soutenir que c'est tout à l'honneur de la candidate du PS de proposer des concertations et qu'on ne peut proposer de réponses toutes faites à des problématiques complexes, qu'un Président ne peut pas avoir réponse à tout; qu'enfin il s'agit bien là du plus grand différent entre les deux candidats à la présidentielle : la posture politique, la façon d'envisager la politique d'une nation.
Stéphane Fouks parviendra à tenir tête à l'excellente communication de Thierry Saussez en se félicitant d'une candidate d'un PS moderne, Thomas Piketty relativement nerveux mais convainquant, prompt à dégainer les chiffres et les démonstrations au bon moment, fera de même face à celui qui lui a déjà été opposé plusieurs fois au cours de cette campagne (Nicolas Baverez). David Douillet tentera de raviver les polémiques en se déclarant appeuré par une candidate qui veut faire encadrer les délinquants par l'armée. Le dessinateur Cabu illustrera de son coup de crayon inimitable les moments les plus anecdotiques de la soirée.
Le tout emballé avec des reportages en duplex dans des lieux où l'on avait également suivi le débat : salles UMP, UDF, appartement de partisans pro-Ségolène...
A la finale, pas de catastrophe donc, rien qui ne laisse prévoir un grand mouvement de fond qui permettrait de faire définitivement pencher les sondages avant l'échéance du Dimanche 6 mai.
Quelques rédactions réagissent :
http://elections.france3.fr/presidentielles/2007/
http://elections.france3.fr/presidentielles/2007/actu/30436351-fr.php
http://fr.news.yahoo.com/02052007/290/sarkozy-royal-un-duel-entre-courtoisie-et-virulence.html
http://www.tv5.org/TV5Site/info/article-Debat_presidentiel_2007__Royal_en_attaque__Sarkozy_se_veut_calme.htm?idrub=8&xml=070502234055.cem268hu.xml
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